18 févr. 2009

DOUTE


Un film de John Patrick Shanley.
Avec Meryl Streep, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams...
Musique composée par Howard Shore


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1964, une école catholique dans le Bronx. Soeur Aloysius, directrice de l'école catholique St Nicolas, a des doutes sérieux sur la moralité du père Flynn mais n'arrive pas à établir les preuves nécessaires à son renvoi. Quand soeur James, une soeur naïve, vient lui raconter un événement impliquant le père Flynn et un garçon de l'école, soeur Aloysius estime que ses soupçons sont confirmés. Elle part donc en guerre contre le prêtre, bien determinée à le demasquer. L'aumônier accusé va tenter de se disculper mais soeur Aloysius n'a pas dit son dernier mot. Le doute s'installe. Quelles en seront les conséquences ? Et si tout cela n'était qu'un malentendu ?


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Adaptation de la pièce que John patrick Stanley a lui-même écrite (jouée mainte fois à Broadway), Doute soulève bon nombre d'interrogation et si la pièce a par ailleurs démontré sa réussite sur scène on pouvait être sceptique quant à sa portée à l'écran. Le fait est que Doute, dans toute sa modestie se révèle être un parfait exercice de style et propose, en dehors d'un scénario sans faille, un grand numéro d'acteur.

Soeur Aloysius (Meryl Streep), véritable Mante religieuse promène son regard carnassier pour déceler les travers des élèves de l'école.



S'il est ensore necessaire de le dire, Meryl Streep et Philip Seymour Hoffman sont deux pointures du cinéma qui parviennent immanquablement à marquer les esprits à tel point que si le rôle a été joué par quelqu'un d'autre auparavant il est immédiatement oublié et on ne peut penser le personnage autrement qu'avec le visage de l'une ou de l'autre. Rien d'étonnant donc à ce que la redoutable Soeur Aloysius ne bouffe littéralement les personnages qui occupent son espace à l'écran, ou que la défense désespéré du père Flynn nous engage a prendre fait et cause pour un homme qui bénéficie fatalement du bénéfice du doute. A ces deux têtes d'affiches s'ajoute Amy Adams, dont le rôle touchant, se voulant médiateur mais alignant les maladresse ne manque pas d'émouvoir ou de faire sourire.

Si le casting sert admirablement l'histoire, l'histoire sert d'autant mieux le casting qu'elle se permet quelque trait d'ironie bien appropriés au personnalités à la fois des acteurs et des personnages sans que cela ne parasite le récit, au contraire, ces petites piques sont bienvenues et rappellent à merveille l'humanité des protagonistes (car il ne faudrait pas faire passer Meryl Streep dans ce film pour un monstre total), preuve en est que les trois acteurs ont su parfaitement s'approprier leur personnages.

Soeur James (Amy adams), convaincue de l'innocence du père Flynn.

Vous l'aurez compris, plus que de la pédophilie dans les écoles catholique, Doute, parle du doute...n'y voyez pas de transition ou de jeu de mot facil, mais le titre énigmatique du film en est aussi le thème et presque l'acteur principal. Le tout est mené de telle manière qu'aucune preuve et qu'aucune certitude, pas l'ombre d'un fait avéré ne viendra s'imiscer tout au long des deux heures de films. A aucun moment le scénario ne trahit un parti pris quel qu'il soit, ce qui permet au film au final d'atteindre le but depuis trop longtemps oublié d'une cinéma de la reflexion qui laisse au spectateur le choix du fin mot de l'histoire. En ce qui me concerne, le fait que Doute nous laisse dans le doute me va très bien, il aurait été dommage d'en venir à une conclusion classique lorsqu'il est si difficile et si bon d'obtenir un tel effet de frustration, ne reflechissez donc pas trop (^^).

A l'instar de Martyrs de Pascal Laugier Doute va au bout de son récit avec un acharnement et une virtuosité effrayante pour au final nous délivrer ce délicieux message : "Doutez".
Du grand cinéma qui sait utiliser tout son potentiel pour nous montrer que les monstres aussi s'inquiètent parfois lorsque les lumières s'éteignent et que le vent vers eux incline les branches fremissantes comme tant de doigts accusateurs.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pas mal... Ta critique est assez étrangement structurée. Pour une fois, on peut difficilement mettre des titres de parties. On se perd un peu dans tout ce que tu nous dis. La forme empêche un peu le fond de l'article de mettre en valeur les qualités du film.

Mais j'irai surement le voir :p