7 juil. 2009

Raspoutine le moine fou



Réalisé par Don Sharp en 1966.

Avec Christopher Lee, Barbara Shelley, Suzan Farmer, Richard Pasco, Francis Matthews...


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1905, quelque part en Russie, le moine Raspoutine, qui se reposait dans un auberge réalise un miracle en guérissant la femme du tenancier. L'homme semble bon, mais son ambition va le conduire à St Petersbourg, à la court du Tzar Nicolas II et de la Tzarine Aleksandra. Parvenant à guérir leur enfant de son hémophilie, Raspoutine gagne la reconnaissance d'Aleksandra qui en fait son plus proche conseiller.
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Au milieu des années 60, la Hammer connait une baisse de régime qui se traduit dans se sproduction par une photographie plus terne qu'à l'accoutumé, une économie des décors et des costumes ainsi qu'une certaine répétition au niveau des trames narratives des différentes productions. C'est à cette période qu'à vu le jour l'un des projets les plus conséquents du studio : Rasputin the Mad Monk. Scénarisée par Anthony Hinds (sous l'habituel pseudonyme de Jonh Elder) et mise en scène par Don Sharp, cette production Anthony Nelson Keys s'écarte pas mal des sentiers d'ordinaires battus par la Hammer en ne proposant pas une nouvelle adaptation d'un classique gothique, mais bel et bien une retranscription de faits historiques ; L'arrivée de Raspoutine à la cour Impériale de Russie, de débauches en meurtres jusqu'à son propre assassinat.


Don Sharp, réalisateur entre autre du superbe Kiss of the Vampire (1964), opte pour une mise en scène soignée, très théâtrale, mais d'une éfficacité qui ne déparera pas de tout le film. On retrouve bien sûr un casting Hammerien très alléchant puisque les deux têtes d'affiche ne sont autres que Christopher Lee et Barbara Shelley (qui formaient déjà le couple star de Dracula prince of darkness), une distribution de choix et une base passionnante peuvent facilement faire de Raspoutine un film mémorable pour la Hammer en quête de nouvelles inspirations.

Mais la déception se fait sentir, si le générique sur fond de rideau cramoisi fait illusion 5 minutes, et que l'enchantement revient le temps d'une trop courte séquence de bal, la réduction maximale des lieux de l'action et une quasi totale absence de faste au niveau des costumes sont très regrettables compte tenu du sujet. Si les acteurs s'en sortent à merveille, on ne peut pas en dire autant du scénario qui, même si on ne s'attendait pas à une retranscription totalement fidèle à l'histoire, est terriblement élyptique et semble de plus calqué en plusieurs points sur celui de Dracula prince des Ténèbres (sorti la même année) ce qui pour le coup modifie totalement les événements qui voient disparaître le moine fou.

Christopher Lee dira plus tard avoir trouvé en Raspoutine l'un de ses meilleurs rôles, son plus tragiques et son plus nuancé sans doute, tout comme Barbara Shelley magnifique et poignante Sonia. On peut dire en tout cas que Lee est absolument étonnant dans ce film tant la ressemblance au véritable Raspoutine est frappante.

Raspoutine malgré un sujet en or se révèle au final comme une réalisation terne et peu ambitieuse en comparaison d'autres films "mineurs" de la firme produits dans la même période et, à raison, bien plus estimés tels Dracula prince des ténèbres ou Frankenstein créa la femme. Il mérite cependant largement qu'on s'y attarde, ne serait-ce que pour saluer la tentative qui n'a finalement qu'en partié échouée; Rasputin the Mad Monk reste un divertissement de qualité.

1 commentaire:

Clelie a dit…

Encore un très beau film à découvrir, avec ce merveilleux acteur qu'est Christopher Lee !
Un sujet qui d'avance, m'interpelle particulièrement !

Et un article une fois de plus hautement intéressant !

A bientôt.