27 oct. 2010

And Now The Screaming Starts !

Réalisé par Roy Ward Baker en 1973.
Avec : Peter Cushing, Herbert Lom, Patrick Magee, Stephanie Beacham, Ian Ogilvy, Geoffrey Whitehead, Norman Mitchell...
D'après le roman de David Case, Fengriffen.

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Angleterre, 1795, Catherine s'apprête à épouser Charles Fengriffen, héritier du vaste domaine Fengriffen. Lorsqu'elle arrive au manoir, elle est immédiatement fascinée par le portrait d'un ancêtre, Sir Henry Fengriffen. Mais alors qu'elle regarde le portrait, elle est assailie de visions cauchemardesques ; commence alors pour elle une lente descente aux enfer qui la mènera au terrifiant secret des Fengriffen.
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Encore une fois, c'est d'un film de Roy Ward Baker dont il est question ici : L'adaptation du roman gothique Fengriffen, de David Case, produite par la Amicus, firme concurrente de la Hammer.
Certes la Amicus n'a jamais jouit ni du succès ni de la réputation de la Hammer, mais on peut lui reconnaitre quelques belles réussites (I, Monster, Le Jardin des Tortures, le Sixième Continent...), même si leur production reste moindre en comparaison de celle de la grande Hammer Film.
And Now the Screaming Starts, malgré sa prestigieuse distribution et Roy Ward Baker aux commandes n'a jamais été considéré autrement que comme un relicat grand guignolesque du cinéma gothique anglais. C'est pourtant un statut que ne mérite pas ce film, dont les efforts pour restituer une ambiance oscillante entre Rebecca et Le Chien des Baskerville, le caractère très littéraire, la musique (très téléfilmesque au demeurant, de Douglas Gamley), les décors etc. sont hautement appréciables.

Il faut avant tout voir dans And Now the Screaming Starts l'un des derniers sursauts de l'épouvante gothique, un chant du cygne qui laisse beaucoup plus de place que ses aînés à la violence graphique. Sans parler de réelle terreur, le film parvient à susciter une certaine tension, grâce à un scénario très habile, reposant sur le traditionnel jeu "est-elle folle ou victime d'une malédiction ancestrale ?" qui prouve une fois de plus son efficacité.
Mais le principal atout de And Now the Screaming Starts, est évidemment, en dehors de ses décors et de son ambiance : son casting ! Ian Ogilvy (The Witchfinder General) et Stephanie Beacham (Dracula AD 1972) forment le couple central : lui obséder par le fait d'avoir un héritier, elle rendue cinglée par des phénomènes étranges. Patrick Magee (The Black Cat) en médecin dépassé. Herbert Lom (euh... là yen a trop) en ancêtre dépravé et maudit, dans une séquence révoltante.

Et bien sûr, faut-il encore le présenter : Peter Cushing. L'acteur le plus flegmatique du monde incarne le très strict Dr Pope, pionnier dans le domaine de la psychiatrie (serait-ce un léger anachronisme ?), dans une composition extraordinaire (on pense bien sûr au rôle que tiendra plus tard Barbara Steele dans Dark Shadows revival). Il constitue à lui seul une excellente raison de voir le film!
Bien sûr, Peter Cushing ne fait pas tout, et on pourra sourire du ridicule de certains effets de terreur (un spectre plutôt rigide, ou cette main coupée qui se ballade de temps en temps dans les couloirs et qui semble annoncer qu'une mort est proche...)
Faut-il pour cela bouder And Now the Screaming Starts (pour ça ou parce que ce titre est vraiment fatigant à répéter)? Et passer à côté d'un digne représentant (l'un des derniers) de l'âge d'or du cinéma gothique anglais ? Certes non, pourvu qu'on soit séduit par cette ambiance si particulière, ces costumes, ces décors (aaah ce petit cimetière baigné de brume) et ces acteurs. Je ne dis pas un mot à propos du dénouement des plus surprenant (une apothéose), de cette honorable adaptation du court mais complexe roman de David Case.

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