25 oct. 2010

Dr Jekyll & Sister Hyde

Réalisé par Roy Ward Baker en 1971.
Avec : Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Fiander, Susan Brodrick...
Musique de david Whitaker.
Scénario de Brian Clemens, d'après le roman de R.L. Stevenson.
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Le Dr Jekyll, jeune et brillant scientifique est obsédé par l'idée de vieillir ou de tomber malade, et poursuit des recherches sur une potion qui prolongerai la vie. Le jeune homme s'enferme nuit et jour dans son laboratoire, au rez-de-chaussée d'une pension londonienne, et même s'il n'est pas insensible au charme de Susan Spencer, sa jolie voisine, son travail le prive de toute distraction. Un soir, pensant avoir touché au but, il teste le résultat sur lui-même... sans penser une seconde que le concentré d'hormones féminines qu'il vient d'ingérer pourrait avoir d'autres effets que celui de soigner.
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Réalisé par Roy Ward Baker (Les Cicatrices de Dracula, The Vampire Lovers... le réalisateur décédé le 5 octobre 2010 à l'âge de 93 ans a apporté une contribution non négligeable au cinéma) pour la myhtique Hammer, Dr Jekyll & Sister Hyde est probablement l'une des plus grandes réussites du studio au regard de la période (70-75) qui l'a vu naître. Souvent boudés, les films produit par la Hammer après 70 sont pourtant bien plus chatoyants que ceux produits aux alentours de 65-67, et des réalisateurs comme Peter Sasdy ou Roy Ward Baker ont largement participé à ce regain de peps
Tourné à peu près en même temps que Hands of the Ripper, de Peter Sasdy, et dans des décors similaires, Dr Jekyll & Sister Hyde traite presque du même sujet au fond, puisque c'est bien le mystère Jack l'Eventreur qui se voit donné une louable explication par les voies de la fiction (Brian Clemens, avec son scénario préfigure ici les romans à venir, mélant Sherlock Holmes ou Dracula à l'enquête). C'est donc ici, vous l'aurez compris, l'alter ego féminin de Jekyll, qui se rend coupable des crimes, commis dans la brume insondable de Whitechapel (magnifiques décors, somptueuse photographie, et score formidable de David Whitaker, l'ambiance est simplement parfaite !)

Au niveau de l'interprétation, on peut saluer le couple de choc, réuni dans un même corps : Ralph Bates, dandy à l'improbable coupe 70's et à l'expression sévère, dont le Jekyll névrosé est diablement queer, et Martine Beswick (on note une sacrée ressemblance lorsqu'ils sont habillés de la même façon), femme fatale dans tous les sens du terme, qui semble beaucoup s'amuser de son rôle : un esprit d'homme dans un corps de femme. Eclipsant sans difficulté le reste du casting, les deux acteurs évoluent avec une facilité déconcertante dans leur rôle, et les apparitions impromptues de Sister Hyde sont à chaque fois Jubilatoire.
Si le film ne manque pas d'un certain humour (noir le plus souvent), Baker n'en fait pas pour autant une comédie, le pastiche est élégant et l'issue en est bien sûr la tragédie.

Sombre et délicieusement déviant, Dr Jekyll & Sister Hyde fait partie des joyaux de la période post 70 par trop sous-estimée, de la Hammer, à ranger à côté de Hands of the Ripper de Peter Sasdy ou The Vampire Lovers, lui aussi du regretté Roy Ward Baker.

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