5 sept. 2011

Making History



Roman de Stephen Fry; 1996

Parution Française : 2009 (les Moutons Electriques)

Folio SF 2011 ; 645 pages.



Le choc frontal entre Michael Young, thésard en histoire à Cambridge, et le professeur Zuckermann, vieux physicien obsédé par l'une des périodes les plus sombres du XXème siècle, va changer l'histoire - littéralement. Mais pour cela il faut aussi compter sur une pilule miracle, sur le rival oublié d'un petit teigneux autrichien et sur la fatale élasticité du temps. le pire n'est jamais certain, mais le mieux ne se trouve pas forcément non plus où on l'attendait...

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Et si Hitler n'avais jamais existé ? C'est la question que pose malicieusement Stephen Fry avec Making History. Le monde s'en porterait-il mieux ? Ou un autre aurait-il assumé son rôle dans l'histoire, un autre plus charmant, plus démago, plus insidieux...

Plus complexe que ça, l'intrigue captivante imaginée par Fry se révèle sans faille, diablement distrayante, et remarquablement intelligente.

Il n'est pas aisé pour tout écrivain de tenir en haleine avec ce genre de sujet quand il ne relève pas des intérêts profond du lecteur, mais c'est sans compter sur la facilité avec laquelle Stephen Fry nous fait croire à ses personnages. Passant d'une comédie romantique, à l'évocation d'une tragédie historique, puis à une uchronie des plus angoissante, l'auteur dévoile doutes et craintes sur la société. Plus qu'un roman de science-fiction, c'est un discours touchant sur l'amour qu'il faut voir dans Making History, une nouvelle démonstration que seul le présent compte; "le présent et l'amour" comme le réalise Mickael.

L'Histoire est ce qu'elle est, si elle avait été autrement nous ne serions pas ce que nous sommes ou peut-être serions-nous justement inévitablement les mêmes, comme le professeur Zuckermann, qui porte le fardeau d'une culpabilité qui dans une réalité comme dans l'autre est toujours présent ("Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles" voila une phrase de Leibniz que tout le monde connait mais que tout le monde devrait reconsidérer et s'affranchissant du discours ridicule de Voltaire).

Brillante réflexion sur la relativité de l'existence, mais aussi bel exercice de style, surprenante évocation des classiques du cinéma et histoire d'amour décalée, Making History est la meilleure façon de découvrir la plume Stephen Fry. Le roman s'apprécie d'autant plus lorsque l'on connait déjà un peu la délicieuse personnalité de son auteur.

2 commentaires:

Perséphone a dit…

J'adore Stephen Fry. Je le trouve brillant! Du coup tu me donnes envie de le lire! merci :D

Gabriel a dit…

Je sais que nous partageons le même enthousiasme vis à vis de Stephen Fry, alors, dès que tu as le temps, jette-toi sur ce livre ! La lecture n'est affaire que de quelques jours (moins d'une semaine malgré les 600 pages, mais c'est de sa faute, son livre était trop bon). ;)