26 déc. 2011

Lady Frankenstein



Réalisé par Mel Welles en 1971.

Avec : Rosalba Neri, Joseph Cotten, Paul Muller, Herbert Fux...

Scénario de Edwardo Di Lorenzo.

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Depuis des années, le professeur Frankenstein s'échine à donner vie à un être de sa création, sans succès. Fraichement diplomé de l'institut de Genève, sa fille Tania lui propose une aide qu'il refuse, craignant pour sa progéniture. Epaulé de son fidel assistant Charles, il parvient à réanimer un être monstrueux qui le tue avant de prendre la fuite. Un instant effondrée, mais assez vite remise, Tania jure de poursuivre les recherches de son père contre vents et marées...

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Du bis en veux-tu en voila ! Mel Welles a révisé ses classiques, de la Universal des années 30 à sa Hammer contemporraine, il sait lui ce que signifie "gothique" au cinéma, et il le prouve avec cette réjouissante série B qui cultive un aspect référenciel curieux.

Lady Frankenstein n'a rien d'un film de monstre Universal, pas grand chose d'un film de la Hammer et encore moins d'une adaptation du roman de Mary Shelley, et a pourtant beaucoup de choses pour plaire, à commencer par une variation majeure : le personnages principal, n'est pas ici un savant fou, mais bien une savante folle! La lady du titre évolue dans un décors à faire pâlir un fantôme anglais, entre murs de pierres, cheminées gigantesques, chauve-souris baladeuses et toiles d'araignées qu'on pourrait confondre avec des draps. Esthétiquement beau et étonnament timide côté érotisme malgré une certaine réputation, La Figlia di Frankenstein mérite bien un coup d'oeil.




Interprétée par Rosalba Neri (magnifique), arborant des toilettes somptueuses et une détermination à toute épreuve, Tania Frankenstein aurait pu rejoindre directement le panthéon des grandes figures de l'horreur si la réputation du film ne restait pas encore à faire. Joseph Cotten ne s'en sort peut-être pas aussi bien dans le rôle de son père, le baron vieillissant. L'acteur, pensant peut-être interpréter le personnage dans une adaptation traditionnelle se montre assez peu rassuré quant à la qualité de l'ensemble, et on l'entendrait presque penser très fort : "mais qu'est ce que je fous ici moi?". Paul Muller, figure incontournale du bis transalpin délivre une composition honorable, aussi rigide et aussi bonne qu'à l'accoutumé.

Evidemment, on ne peut pas nier le caractère farfelu de ce film qui fut peut-être une source d'inspiration pour le Flesh for Frankenstein de Paul Morrissey. On ne peut pas non plus passer outre l'a-peu-préosité de certaines scènes, ou leur ridicule (la créature du baron qui se balade dans la campagne, la trogne désaxée par un éclair mal tombé, et jette une fille nue dans un torrent), mais il y a quelque chose de fort agréable dans Lady Frankenstein, outre son interprète principale. Serait-ce son ambiance (le château gothique à souhait, la neige...) ou simplement sa modestie, son ton bon-enfant malgré un scénario qui aurait pu s'autoriser plus de polissonnerie?

Une chose est sûre, Lady Frankenstein n'a rien d'un joyau, c'est tout au plus un bijou fantaisie, un pur produit bis, mais dont le plaisir d'une seconde vision égale celui de la découverte!

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