18 août 2014

DOCTOR WHO : S'il ne fallait en citer que 5...


Voila un peu plus de 50 ans que les docteurs se succèdent et ne se ressemblent pas, officiellement on en compte 11, bientôt 12, auxquels s'est récemment ajouté un "war doctor" qui porte leur nombre à 13 et ça ne va pas s'arrêter là ! Parallèlement, on compte quelques oustiders néanmoins prétendants au titre et qui, si leurs aventures ne s'intègrent pas au canon "Doctor Who", méritent d'être cité puisqu'ils portent le nom et témoignent de la popularité et de la richesse d'une mythologie encore jeune.

S'il ne fallait en citer que 5, dans un ordre très subjectif d'importance et de préférence, la cinquième marche du podium serait réservé à l'une de ces incarnations parallèles, qui fut mon premier contact avec DOCTOR WHO : Peter Cushing !


Pendant très longtemps, Cushing fut pour moi LE visage du Docteur. Ignorant à l'époque presque tout de la série originale, c'est bien pour la seule présence de l'immense acteur britannique que je me suis intéressé aux deux productions Amicus (studio concurrent de la Hammer), Dr Who and the Daleks et Daleks - Invasion of Earth : 2150 A.D. sortis respectivement en 1965 et 1966 et dont je devais apprendre plus tard que leur seul mérite par rapport à la série aux yeux des fans étaient d'en être une sorte de produit dérivé mais en couleur. Si les deux scenarii reprennent assez fidèlement les trames des "serials" originaux (The Daleks et The Dalek invasion of Earth), le docteur, lui, n'a plus rien du seigneur du temps venu d'une lointaine planète. Pour rendre l'univers plus accessible au grand public, les scénaristes ont jugé judicieux de gommer les éléments les plus "étranges" et de faire du docteur un scientifique terrien, inventeur du TARDIS, et dont le nom de famille est "Who". Le résultat de ces modifications : L'incarnation du Docteur par Peter Cushing reste en marge du canon et cette version du personnage ne connaîtra aucune aventure originale. Cela ne revient aucunement à dire que Peter Cushing fut un mauvais docteur, bien au contraire ! Plus drôle, d'un abord beaucoup plus sympathique que son rigide contemporain William Hartnell, ce "non-docteur" n'est en aucun cas une erreur de casting !

La curiosité n'a rien d'un vilain défaut, et le temps passant, il m'a paru nécessaire de me pencher sur les aventures d'un avatar digne de ce nom du Time Lord millénaire. Lors de ma seconde rencontre avec le Docteur, il avait les traits de David Tenant.



Doctor Who a alors acquis à mes yeux une nouvelle dimension. On s'attache énormément à celui qu'on nomme affectueusement son "premier docteur", et puisque Peter Cushing, recalé de la chronologie, ne souffrait aucun numéro, le dixième docteur fut donc mon véritable premier, avec tout ce que cela comporte de déchirement : voir partir son premier docteur, quelle douleur ! L'ère Tenant est riche en rencontre et en départ, teinté d'un fatalisme auquel un bouleversant "I don't wanna go" ne changera rien, c'est à cette période que la musique acquiert une place primordiale et le Vale Decem de Muray Gold est une apothéose. Prenant conscience d'un immense retard à rattraper, je m'engouffrai par cette porte d'entrée pour suivre le tardis dans des aventures bien antérieures, histoire de me familiariser avec les événements qui avaient conduit à la construction d'un personnage aussi complexe...

Il est bien difficile de retrouver ses marques lorsque l'on passe des standards télévisuels de 2006 à ceux de 1963. Mais il est fascinant de retracer l'évolution du personnage depuis l'austère et pourtant lui aussi très attachant William Hartnell. Avant de parler de mon coup de foudre parmi les "classics", j'accorderai la troisième place à un docteur qui symbolise pour moi l'élégance décalée du personnage : Jon Pertwee.


La mise impeccable et l'ironie facile, ce dandy docteur est un superbe anachronisme qui anticipe pourtant une mode très "rockstar" à l'aube des années 70. Mais c'est à cette période que la série commence à montrer des limites scénaristiques qui resteront plus ou moins les mêmes jusqu'en 89. La solution de ce docteur à la plupart des problèmes : "Reverse the polarity !", une catchphrase au potentiel comique qui participe au culte de l'ère Pertwee. Reconnaissons à ce troisième docteur l’exploit d'avoir maintenu la barre que son prédécesseur avait placé très haut.

Ce prédécesseur, c'est l'inénarrable Patrick Troughton, qui a fait du docteur ce vagabond de l'espace au grand cœur, un clown triste qui a marqué d'une empreinte indélébile la personnalité de tous ses successeurs.


The Enemy of the World, Tomb of the cybermen... autant d'exemples qui font de l'ère Troughton l'une des plus fastes périodes de la série en terme d'écriture, de mystère et d'ambiance. C'est aussi l'époque de l'arrivée de personnages clés, tel le brigadier Lethbridge-Stewart et d'un ralentissement bienvenu dans le renouvellement des compagnons qui laisse enfin le temps de s'attacher à des sidekicks bien plus important qu'il n'y paraît.

A bien des égards, la personnalité du second docteur est proche de celle d'un autre docteur qui fera son apparition bien plus tard...


Au fur et à mesure que le docteur vieillit, il semble que ses incarnations rajeunissent. Ça ne fait pas pour autant de Matt Smith, le onzième docteur et le plus jeune à ce jour, une version édulcorée du personnage. Plus que jamais le docteur révèle une face sombre et torturée qui cohabite avec des accès impromptus de légèreté qui rendent à la fois inquiétant et attendrissant cet être mélancolique. Je l'ai dit, voir partir son premier docteur est un déchirement, et j'étais disposé à détester tout successeur à David Tenant pour la simple raison, qu'il succédait à David Tenant. Matt Smith a eu très vite raison de mes réticences et bientôt, c'est à lui que revint ma préférence. Steven Moffat, prenant le poste de Russel T. Davies en tant que Showrunner est l'instigateur des tournants les plus marquants de la série depuis longtemps et pare Doctor Who d'un voile tragique que d'autres n'avaient fait qu'esquisser. Plus que jamais le docteur a besoin de la proximité de ses compagnons, puisque "the old man prefers the company of the young, does he not ?" et la seule longévité d'Amy Pond témoigne de sa peur du changement. Qu'il soit le premier docteur à s'être marié n'en fait pas un homme rangé, et dans son histoire avec River Song la série se voit atteindre un point d'orgue émotionnel qu'elle aura sans doute du mal à réitérer. Pour toutes ces raisons et pour plein d'autres, le onzième docteur est mon docteur !

Mais comme on est pas obligé de n'en citer que 5... on se retrouve très vite pour examiner les autres !

1 commentaire:

Perséphone a dit…

Ah un autre amoureux du Doctor! Je n'ai vu que les cinq premiers épisodes de la série originale je vais donc avoir du mal à comparer mais pour l'instant mon doctor préféré reste Eleven. Matt Smith joue un doctor tellement ambigu qu'on ne sait jamais sur quel pied danser. En tout cas vive le 23 août j'ai hâte de voir ce que va donner Capaldi.